Se reconvertir pour vivre sa passion: bilan et conseils
Un an jour pour jour que j’ai quitté mon CDI. Un an que je me suis lancée dans l’aventure incroyable de mon projet de reconversion en conseillère en Ayurvéda. Comme le temps passe vite.
Quel est le bilan de cette année de transition ? Quels sont les points qui méritent une attention particulière ? Je partage avec vous tout cela dans cet article.
Une année de transition riche en enseignement
Prenons la machine à remonter le temps, nous sommes en 2006. Je commence mon premier job dans l’hôtellerie haut de gamme en tant que commerciale. Pendant un peu plus de dix ans, j’évolue dans ce secteur. J’ai la chance de voyager, de rencontrer des personnes formidables, de découvrir de nouvelles façons de travailler et de visiter de très beaux endroits. Fin Juillet 2018, je quitte l’hôtellerie pour me lancer dans un tout autre domaine. Fin Juillet 2019: un an que je travaille sur mon projet. Bilan ?
Niveau émotionnel et personnel
J’avoue que quitter mon CDI ne me faisait pas vraiment peur. Et pourtant 5 ans en arrière, je n’aurai jamais pensé être capable de quitter une certaine stabilité pour me lancer dans une toute autre aventure. Comme quoi, l’être humain a une capacité d’adaptation importante. D’autant plus quand il s’agit de se lancer dans un projet qui résonne, qui lui donne des papillons dans le ventre et qui fait sens. Le fait de ne pas avoir peur conforte mon sentiment que je suis sur la bonne voie.
Et c’est bien ce que je ressens aujourd’hui. Me reconvertir en tant que conseillère en Ayurvéda me fait vibrer. Apporter une écoute attentive, accompagner de manière bienveillante vers un bien-être, permettre une meilleure connaissance de soi. Voilà aujourd’hui ce que j’essaye de faire du mieux que je peux avec mes clients. Cette nouvelle expérience me donne de plus en plus confiance en moi. Je me sens désormais en accord avec moi-même, mes besoins et mes valeurs.
Il y a bien des jours où mon mental vient me titiller et me fait douter. Car se reconvertir demande beaucoup de temps, de revoir ses priorités, d’être polyvalent et de s’adapter. Mais, cela est une expérience très enrichissante qui me permet vraiment de gagner en confiance à chaque nouvelle étape. Qui me permet d’être alignée avec moi-même et m’épanouir.
Niveau professionnel
Se reconvertir pour se mettre à son compte donne un réel sentiment de liberté. Je suis libre de gérer mon planning comme je le veux et c’est un vrai luxe. Cela demande tout de même une organisation cadrée et carrée car on peut vite se laisser emporter.
Cela me donne aussi l’opportunité de sortir de ma zone de confort régulièrement. Etant de constitution ayurvédique Pitta, me dépasser, relever des challenges et atteindre mes objectifs est important. Et bien là, je suis servie entre l’administratif à gérer, l’aspect communication et marketing, le côté financier et le métier de praticienne. C’est très complet et me demande en permanence de dépasser ma zone de confort.
Je dois avouer qu’une fois le saut fait, on est super fier de soi. Je vous donne un exemple. J’ai beaucoup de mal avec le fait de faire des vidéos. D’une part, parce que je ne m’en sens pas capable et d’autre part parce que je ne suis pas fan de ma voix. Finalement, je me suis lancée et j’étais vraiment contente de moi et du résultat. C’est encore plus encourageant et motivant quand l’entourage fait un retour positif.
Niveau financier
Et l’argent dans tout cela ? Un sujet plutôt tabou mais parlons franchement. Si l’on gagne en liberté dans la gestion du temps, en pouvoir de décision, en stratégie, l’aspect pécunier est revu à la baisse. Se reconvertir implique une période de démarrage plus ou moins longue. Et en tant que conseillère en Ayurvéda, il faut un certain temps pour se faire connaître et créer sa clientèle. Donc, il faut bien prévoir en amont pour ne pas se faire piéger.
C’est aussi l’occasion de repenser sa façon de consommer à tout point de vue. J’ai donc revu mes priorités en terme de dépenses. Fini les achats de vêtements alors que j’en ai déjà plein mes armoires. Fini les soirées arrosées qui peuvent vite coûter chères. Fini les produits d’entretien tout fait. Bref, fini les dépenses qui à mes yeux me semblent désormais inutiles.
Aujourd’hui, je me fais plaisir bien sûr de temps en temps en m’achetant des vêtements. Mais seulement des choses dont j’ai besoin. Aujourd’hui, je continue à sortir boire un verre mais de manière plus raisonnable. Aujourd’hui, je prépare dès que je le peux mes produits d’entretien. Par contre, il y a des dépenses que je n’ai pas réduites. Typiquement, les voyages. C’est une passion qui me nourrit. Et faire plaisir à mes proches avec une petite attention reste toujours primordial à mes yeux.
C’est donc une question de prévisions et de priorités à revoir.
Quelques conseils pour ne pas être dépassé
Se mettre à son compte et travailler de chez soi est synonyme de liberté. Mais, c’est également très dangereux. Petit tour d’horizon sur les points qui méritent une attention spéciale.
Avoir un rythme et un cadre
Quand j’ai arrêté de travailler en tant que salarié l’année dernière, j’avais besoin de prendre un peu de temps pour moi pour me ressourcer surtout après une période assez difficile. Je me suis donc accordée 3 mois pour faire ce qui me faisait du bien. Et c’était important pour moi de pouvoir le faire pour partir sur de bonnes bases.
Quand j’ai commencé à me remettre à travailler, je me suis imposée un cadre et un emploi du temps. Hors de question de me lever quand je le voulais. Trop dangereux, surtout en hiver ou quand on n’a pas le moral. Donc, je me lève tous les jours à la même heure et j’ai gardé le même rythme que dans mon ancien job. Il est primordial de se fixer un emploi du temps régulier sinon on est très vite débordé. Dans la journée, je m’accorde évidemment des pauses. C’est essentiel, notamment pour cuisiner et manger.
Se donner des objectifs SMART
Etant de constitution Pitta, je fonctionne beaucoup par objectif et par to do list. Alors, se fixer des objectifs c’est bien, mais il faut qu’ils soient SMART. Vous connaissez cet outil mémotechnique ? S pour spécifique, M pour mesurable, A pour atteignable, R pour réalisable et T pour temps. En effet, rien ne sert de se fixer des objectifs chiffrés beaucoup trop hauts ou trop courts dans le temps. Le résultat sera la démotivation garantie.
J’ai découvert il y a peu un outil qui permet de s’organiser et du coup optimiser l’atteinte de ses objectifs: le kanban. C’est un concept japonais qui permet de voir l’état d’avancement des projets de manière visuelle. Puisqu’en fait, on créé 4 colonnes: à faire, en progression, à tester, terminé. Dans chaque colonne, on met des post-it et en fonction de l’avancement des tâches on fait bouger les post-it d’une colonne à l’autre. C’est visuel donc parfait pour moi et ludique. Pas mal non ?
Gérer la solitude
Travailler seule quand on est habituée à travailler en open space, cela peut vite devenir pesant. Surtout pour moi qui ai besoin de contact. Donc, il m’a fallu trouver des alternatives pour ne pas mal vivre cette solitude. Sinon, je peux vous assurer que vous devenez vite dingue.
Du coup, voilà mes solutions: je pratique le yoga en salle. Cela me permet de couper ma journée et d’échanger avec d’autres personnes. J’ai décidé il y a peu d’aller une journée par semaine en bibliothèque ou dans un café calme pour travailler lorsque je n’ai pas de consultations. Et je prévois des déjeuners ou pauses avec des ami(e)s.
Mettre de côté les innombrables distractions
Travailler de chez soi est synonyme de distractions. Ménage à faire, repas à préparer, appels d’ami(e)s ou famille, sans oublier les réseaux sociaux. On peut rapidement se laisser distraire et le temps passe très vite. Alors, pour éviter cela, le ménage c’est le week-end. Pour le téléphone, je le mets en silencieux et loin de moi pour ne pas être tentée de le regarder. Pour les repas, je cuisine mais plutôt des choses rapides ou je fais en sorte qu’il y en ait assez pour deux repas. Et, je limite ma connexion aux réseaux sociaux, pas évident mais j’essaye.
Voilà le bilan. Alors, aujourd’hui c’est donc un peu comme un jour de fête. A postériori, je suis très heureuse d’avoir fait le grand saut. Je suis fière d’en être arrivée où j’en suis. Le chemin reste long mais passionnant et enrichissant. Je ne peux qu’encourager toutes les personnes qui se demandent si elles doivent suivre leur rêve. OUI, OUI et OUI. Et prenez soin de vous.